Sélectionner une page

Ensemble, tout est possible

Avis aux « aquoibonistes » : il n’y a pas que des « grrrr » et des rêves, mais aussi des résultats. Dans le secteur du nettoyage, où travaillent de nombreuses femmes, deux GRÈVES victorieuses ont montré que la solidarité permet de faire pièce au mépris et sortir de l’ombre.

[->doc115]En novembre dernier 37 nettoyeurs – en majorité des femmes – ont été virés comme des malpropres et sans plan social parce que leur employeur, Orgapropre, avait perdu le mandat de nettoyage des locaux d’UBP SA. Soutenues par le SIT, une douzaine de nettoyeuses ont tenu des piquets de grève quotidiens dès le 16 janvier. Elles exigeaient d’être réengagées par Cleaning Service, l’entreprise qui a repris le mandat. Sous pression, cette dernière avait accepté d’embaucher une partie d’entre elles, ce qui ne les a pas dissuadées de continuer la grève pour leurs collègues laissés sur le carreau. Devant le siège luxueux de l’Union Bancaire Privée, une pancarte signalait 20 ans de boulot nettoyés, poutzés, ignorés. Onze jours à affronter la pluie et le froid, entre briseurs de grève et policiers, pour obtenir un plan social ! Mais quand on est payé 19 fr. 60 par heure, c’est appréciable… Sauf deux personnes pour lesquelles UBP, Cleaning Service et le Conseil d’Etat s’étaient engagés à trouver une solution, tous les nettoyeurs avaient retrouvé un emploi à fin janvier.

Après cinquante-deux jours d’une grève très dure, également portée par le SIT, l’équipe d’entretien des WC publics de la Ville de Genève s’est enfin fait entendre par son employeur, Onet SA, et l’autorité adjudicatrice, la Ville de Genève. L’accord signé satisfait l’ensemble des revendications :

-* Réengagement du collègue licencié pendant le conflit ;
-* Augmentation des taux d’activité et donc du salaire ;
-* Mensualisation du salaire
-* Planification annuelle du travail ;
-* Pauses en cas d’intempéries ;
-* Mise en conformité des taux de cotisation LPP ;
-* Formation professionnelle et cours de français ;
-* Elaboration de fiches de salaires plus claires et transparentes pour l’ensemble du personnel d’Onet, afin de
permettre un meilleur contrôle ;
-* Groupe de suivi paritaire de l’application de l’accord.

La direction d’Onet SA, par ailleurs, s’est engagée à n’exercer aucune mesure de représailles à l’encontre des employé·e·s et à retirer les plaintes pénales déposées durant le conflit social. Quant au Conseil muniipal du 16 avril 2019, il a voté un crédit supplémentaire de 158 000 francs « destiné à étoffer la prestation liée à l’entretien des toilettes publiques ».

Sources : SitInfo Nos 1 et 3/2019 ; L’Evénement syndical Nos 8·9, 13 et 15/2019.

Ces victoires encouragent toutes les femmes !