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Edito

[->doc100]Le fil rouge de cette quatrième édition de notre Tribune, c’est la précarité. Du chauffeur qui doit rétrocéder 25 % de ses gains à Uber – sans pour autant que ses cotisations sociales soient réglées – aux futurs licencié·e·s de nos chers géants Jaune et Bleu ainsi que de Tamedia en passant par les chômeur·euse·s, elle sévit à grande échelle.
Comme le montre l’arrêt du Tribunal fédéral dans l’affaire Oppliger contre Edipresse, les représentant·e·s du personnel et les travailleurs qui luttent pour défendre leurs intérêts ne bénéficient d’aucune protection digne de ce nom.
Tant que la majorité des per- sonnes qui votent persisteront à élire des députés qui défendent des intérêts contraires au bien commun, rien ne changera.
Tant que chacun·e aura peur de perdre son travail au point de ne pas oser défendre un collègue ou témoigner en cas de nécessité, les petits chefs continueront de nuire à tout le monde.
Lueur d’espoir, le Collectif des pigistes à Blanqui – dont nous reprenions le manifeste dans notre dernière édition – a très largement contribué à obtenir des avancées significatives pour tous les pigistes du Monde. Il y a exactement un mois, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, Amnesty International, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés, Solidarité sans frontières, Droit de rester Neuchâtel, le Collectif R et Solidarité Tattes ont remis au Conseil fédéral l’Appel contre l’application aveugle du règlement Dublin, lancé au niveau national fin avril. Ce texte rappelle à la Suisse ses obligations de protection envers les enfants réfugiés et leur famille. Il a recueilli 33 000 signatures, autre lueur d’espoir dans un contexte de xénophobie rampante.
Pour la prochaine édition de cette Tribune – censée être un espace d’expression pour les membres de syndicom – espérons que vous serez si nombreux à nous faire parvenir lettres de lecteurs, histoires, coups de gueule, crobars ou poèmes qu’il faudra prévoir un huit-pages. Donc à vos crayons, claviers, feutres ou pinceaux !
Il n’est nul besoin de sacrifier au sacro-saint Ouèbe : vous pouvez aussi utiliser le bon vieux courrier postal. Les lettres, dans tous les sens du terme, ont la vie dure. Surtout dans un syndicat qui se dit « de la communication ».

Marie Chevalley