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[/Autorité indépendante d’examen
de plaintes en matière de radio-télévision
Christoffelgasse 5
3003 Berne /]


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Genève, le 8 mars 2024


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{« Presque toutes les guerres qui ont eu lieu au cours des
50 dernières années est le résultat des mensonges des
médias. Les médias auraient pu les empêcher. S’ils
avaient cherché assez profondément, s’ils n’avaient pas
relayé la propagande du gouvernement. Ils auraient pu
l’arrêter. Mais qu’est-ce que cela signifie ? Ça signifie
que fondamentalement les populations n’aiment pas les
guerres, et les populations doivent être dupées pour
accepter les guerres. Les populations n’acceptent pas de
plein gré et avec les yeux grands ouverts d’entrer en
guerre. Donc si nous avons un bon environnement
médiatique, alors on aura également un environnement
paisible. »}

Julian Assange

{« Bien entendu, le peuple ne veut pas de guerre.
Pourquoi est-ce qu’un pauvre gueux dans une ferme
voudrait risquer sa vie dans une guerre dont il ne peut
espérer au mieux qu’il en reviendra entier ? (mais) le
peuple peut toujours être converti à la cause des
dirigeants. Cela est facile. Tout ce qu’il suffit de faire,
c’est de leur dire qu’ils sont attaqués et dénoncer les
pacifistes pour leur manque de patriotisme qui expose le
pays au danger. Cela marche de la même manière dans
tous les pays. » }

Hermann Goering


Concerne : Procédure b. 980 – émission « 19h30 » du 13 octobre 2023 de la RTS, interview de la rabbine Delphine Horvilleur

Madame la Présidente,

Mesdames les Juges,

Messieurs les Juges,

Référence est faite au courrier de la SRG SSR du 22 février 2024 (ci-dessous l’argumentaire de la SSR).

Après lecture du courrier susmentionné, nous défendons ici notre plainte à l’AIEP datée du 20 décembre 2023 et déposée le 18 janvier 2024 en suivant le canevas formel de l’argumentaire de la SSR afin de faciliter la lecture du débat argumentatif.

{{{**EN FAITS }}}

[->doc783]
{{{***A. De l’attaque du 7 octobre et des trois jours de combats qui ont suivi sur le territoire d’Israël }}}

Le 7 octobre le Hamas lance l’opération al aqsa en attaquant plusieurs cibles en Israël. Israël répond à l’assaut et met trois jours pour assainir son territoire de la présence de combattants palestiniens. Ensemble, ces événements ont provoqué la mort de milliers d’Israéliens et de Palestiniens et de nombreux blessés.

{{{***B. Du contexte de l’attaque du 7 octobre}}}

Comme l’a dit Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, le 23 octobre 2023, « Il est important de reconnaître que l’attaque du 7 octobre ne s’est pas produite dans le vide mais vient de 56 années de politique d’occupation étouffante. Le peuple palestinien a vu ses terres régulièrement accaparées par les colonies et en proie à la violence, son économie étouffée, ses habitants déplacés et ses maisons démolies. L’espoir d’une solution politique à leur situation s’est évanoui ».

Les politiques israéliennes dans les territoires occupés et contre la population civile qui y vit, dont nombre d’aspects peuvent relever de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité, sont universellement considérées comme contraire au droit international et ont été condamnées à ce titre par plusieurs résolutions des Nations-Unies.

{{{***C. Du contexte de l’émission contestée }}}

Au 13 octobre 2023, les destructions à Gaza avaient commencé sous forme de bombardements. Israël avait coupé l’approvisionnement de Gaza en eau, en essence, en nourriture et en électricité et avait empêché les entrées de l’aide humanitaire dans Gaza, où 80% de la population en dépend. Les aéroports internationaux de Damas et d’Alep avaient été bombardés et les États-Unis avaient déplacé leurs porte-avions.

Au niveau médiatique, l’ambiance générale était aux condamnations de ceux qui tentaient d’ouvrir le débat sur le contexte dans lequel était intervenue l’attaque du Hamas. Comme si expliquer signifiait excuser.

{{{***D. Delphine Horvilleur }}}

Madame Horvilleur est rabbin. Elle dirige une synagogue, elle est membre de l’organisation juive libérale « Judaïsme en mouvement ». Elle a écrit de nombreux livres et s’exprime souvent dans les médias.

{{{***E. De l’émission contestée }}}

L’interview a été enregistrée « dans les conditions du direct » quelques heures avant le TJ du 19h30 du 13 octobre. Ces prises ne font, en principe, pas l’objet de remontage.

Madame Horvilleur a été présentée à l’antenne comme rabbin et philosophe, femme de foi et de paix.

A la première question, Madame Horvilleur répond qu’année après année on se raconte qu’il s’agit d’une opposition entre des camps, mais qu’aujourd’hui, au vu de l’inhumanité de l’attaque, c’est l’humanité elle-même qui est attaquée.

A la deuxième question, elle répond qu’étant à une étape particulière dans l’horreur, la responsabilité, la grande responsabilité, c’est d’abord et avant tout celle des assassins, des criminels, qui « assassine des bébés qu’on égorge, (…) viole des femmes sur le cadavre de leur mari. Et dois-je encore poursuivre cette liste macabre ? »

A la troisième question, elle répond qu’en tant qu’Occidentaux il ne faut pas s’imaginer que le problème est celui des autres et rester de silencieux observateurs, mais au contraire considérer que c’est le problème de chacun d’entre nous, en Occident, qui pouvons tous être menacés par ce terrorisme.

A la dernière question, elle répond que le sol se dérobe sous son optimisme coutumier, en lien avec sa crainte pour la paix et un niveau de haine incroyable au Proche-Orient et que, pour cette raison, nous avons le devoir en tant qu’Occidentaux de ne pas ajouter de la haine à la haine.

{{{***F. De notre plainte }}}

Voir celle-ci, datée du 20 décembre 2023.

{{{**EN DROIT }}}

De l’obligation de représentation fidèle des événements (art. 4 al. 2 LRTV)

[*i. Véracité*]

Madame Horvilleur, généralement perçue comme une personnalité modérée, a tenu des propos partiaux et dénués de fondements, au 19h30 de la RTS du 13 octobre 2023.

Ce soir-là, elle nie le fait qu’il s’agisse d’une opposition entre des camps, alors que c’est un fait historique que le Hamas ne s’est jamais attaqué à un autre ennemi qu’Israël.

Elle déshumanise l’attaquant en faisant valoir que l’humanité affronte l’inhumanité.

Elle estime que « la grande responsabilité » est celle des assassins. Si c’est assurément eux qui ont déclenché l’attaque et perpétré les exactions du 7 octobre, au moment de l’interview, le 13 octobre 2023, des intellectuels, des experts, des organisations non gouvernementales, des membres de la communauté internationale, représentant une vaste palette de téléspectateurs, tentaient de discuter de la part de responsabilité d’Israël comme puissance occupante pratiquant activement une colonisation illicite. D’autres personnalités, représentant d’autres points de vue, abordaient également la responsabilité d’Israël d’avoir failli à la protection de sa population autour de Gaza par erreur d’évaluation de la dangerosité de la zone et par sa décision de déplacer ses troupes vers la Cisjordanie.

Madame Horvilleur fonde l’inhumanité du Hamas sur le fait que ses combattants auraient égorgé des bébés, violé des femmes sur le corps sans vie de leur mari, et plus encore (« Et dois-je encore poursuivre cette liste macabre ?), qui sont des faits controversés. A témoin, le rapport annuel du 13 février 2024 du Haut-commissariat des Nations-Unies pour les droits de l’homme qui affirme, en paragraphe 72, qu’il « a demandé à plusieurs reprises aux autorités israéliennes l’accès pour surveiller et documenter ces allégations (de violences sexuelles), mais n’a reçu à ce jour aucune réponse ».

Madame Horvilleur appelle les citoyens occidentaux à ne pas rester inactifs contre les criminels (« à être comme ça, en silence, à regarder comment les uns et les autres vont réagir ») en faisant accroire que chacun pourrait être menacé de leur haine et de leur terrorisme, ce qui assimile la question palestinienne à celle du fanatisme islamiste et constitue peut-être une incitation à la violence.

Elle termine en précisant qu’il ne faut pas ajouter de la haine à la haine. Mais cela semble être un élément de langage, en contradiction avec ses propos. Comment peut-on appeler à « ne pas ajouter de la haine à la haine » alors que, dans le même souffle, on a attribué l’entière responsabilité de la catastrophe à un seul agent hors de tout contexte, on l’a accusé sans preuve de maux infâmes, on l’a décrit comme inhumain par opposition à notre commune humanité et on a appelé à ne pas rester inactif ?

[*ii. Transparence*]

L’opinion de Madame Horvilleur relève de sa responsabilité.

Dommage quand même que la journaliste l’ait présentée comme philosophe, alors qu’il aurait mieux fallut mentionner qu’en plus d’être rabbine, elle est engagée dans l’organisation Judaïsme en mouvement. Cela aurait précisé sa position d’actrice dans la situation et aurait mieux montré qui elle est et au nom de quoi elle s’exprime.

[*iii. Libre formation de l’opinion*]

Il est surprenant que ce message de Madame Horvilleur, très clair, ait été compris comme une « volonté de sensibiliser les téléspectateurs aux conséquences destructrices de la violence », selon l’argumentaire de la SSR. Cette explication nous laisse pantois. Loin d’une sensibilisation à la non-violence, son discours reprend des thématiques déjà en cours le 13 octobre et pas pacifistes du tout.

Pour illustration, Nikki Haley, politicienne américaine républicaine de renom, avait posté le 8 octobre 2023 un twitt disant « This is not just un attack on Israel – this was an attack on America. Finish them, Netanyahu ! ». Le 9 octobre, le ministre israélien de la défense avait décrit les habitants de Gaza comme des animaux humains. Madame Horvilleur reprend le sens de ces narratifs.

Jusqu’où la libre opinion peut-elle être diffusée sur les ondes sans être cadrée ? A partir de quel moment un témoignage comme celui de Madame Horvilleur engage la RTS ?

Sur le plan du contexte, attribuer au seul Hamas l’unique responsabilité des événements du 7 octobre est simplement faux. C’est oublier que, comme reconnu par plusieurs résolutions de l’ONU, les Palestiniens sont un peuple colonisé qui a le droit légitime à résister contre l’occupation militaire y compris par la lutte armée. Au 13 octobre 2023, la rédaction de la RTS, qui a déjà une semaine de recul, devait le savoir. Le public ne devait pas entendre cette position à ce point partiale sans être informé, au minimum, du débat sur la question de la responsabilité, et que d’autres acteurs étaient considérés comme coresponsables à plusieurs titres.

Ensuite, au niveau des faits non avérés, notamment les bébés égorgés, ils auraient dû être corrigés. Les faits étant au coeur du métier de journaliste il aurait été attendu, ad minima, que leur traitement ne contribue pas à altérer la véracité de l’ensemble.

Si ces deux niveaux d’information ne sont pas corrigés, si le public n’est pas conscient du contexte dans lequel l’attaque est intervenue et s’il est mal informé sur ses modalités d’exécution, l’information est manipulée. Le public va croire à l’argumentation de Madame Horvilleur sans possibilité de s’en faire une opinion propre. Si au contraire il est correctement informé de ces éléments, il va comprendre les événements dans leur nuance, évaluer les crimes commis de part et d’autre, se positionner librement sur les responsabilités des uns et des autres, faire une réflexion politique qui corresponde à ses valeurs et peut-être exercer sa citoyenneté dans le sens qui lui paraît juste.

L’accusation des « bébés égorgés » n’est pas un élément secondaire de l’argumentation de Madame Horvilleur. Au contraire, cette accusation, avec celle du viol des femmes sur le corps sans vie de leurs maris et la « liste macabre », fonde et justifie son raisonnement binaire en termes d’inhumanité versus humanité, fautifs versus innocents, eux versus nous. Ou plus prosaïquement, comme l’a dit Benyamin Netanyahou, « les enfants de la lumière contre les enfants des ténèbres ».

Si le public n’est pas au courant que les « bébés égorgés » n’existent probablement pas, il sera amené à sombrer dans cet obscurantisme binaire, tant cette vision, au comble de l’horreur, le frappe violemment, symboliquement et même psychiquement.

{{{**Propagande }}}

Par ailleurs, nous attirons votre attention sur le fait que la littérature spécialisée sur la propagande de guerre soutient que le fait d’utiliser des enfants comme vecteur de propagande est un classique du genre. Sans supposer aucunement que quiconque, dans l’entourage de la RTS, ait volontairement participé à une éventuelle propagande de guerre israélienne, il n’est pas impossible qu’involontairement cela ait été le cas.

En effet, comme déjà dit dans la plainte du 20 décembre 2023, l’information des « bébés égorgés » est sortie le 10 octobre de la visite de presse organisée au kibboutz Kfar Aza. Parmi les nombreux médias présents lors de cette visite, elle n’a été diffusée que par un seul média, connu pour être proche du gouvernement israélien. S’il y a eu propagande, c’est à ce niveau-là qu’elle est apparue. Ensuite, elle va son chemin. L’information a immédiatement été reprise au plus haut niveau par Israël et les États-Unis puis s’est diffusée en boucles à la vitesse des réseaux sociaux. Les médias du monde entier ont été pris dans la tourmente. On a vu la chaîne américaine CNN s’excuser publiquement, le 12 octobre, d’avoir diffusé cette information à tort.

La source de cette information (un officier israélien), la manière dont elle a été recueillie et diffusée, le traumatisme qu’elle représentait, aurait dû amener les journalistes de la RTS à entreprendre une vérification de sa véracité (veille journalistique). Il est de notoriété publique qu’Israël est une puissance militaire d’envergure et que ses savoir-faire en manipulation d’informations sont avérés (cf. Ilan Pappe « La propagande israélienne »). Accuser l’adversaire d’avoir égorgé des bébés le déshumanise et le rend abject. C’est précisément une image que le gouvernement israélien a tenté de transmettre, particulièrement au monde occidental : des « animaux humains ».

A final, rien ne permet aux téléspectateurs de la RTS, au soir du 13 octobre, de penser autrement qu’en ces termes. Ni le billet sur le « million de civils contraints à fuir » ni celui sur les manifestations en Cisjordanie ni le témoignage d’Annabelle Durand ni le sujet sur Ignacio Cassis ni le reportage sur les tags antisémites ne rectifient le message de Madame Horvilleur, présenté en clôture du thème. La liberté du public de pouvoir se forger librement sa propre opinion n’est pas respectée.

Nos médias publics sont censés nous préserver de toute manipulation, a fortiori de toute propagande, et en ce sens rien ne vaut mieux qu’une particulière diligence.

[*iv. Diligence*]

La SSR convient, dans son argumentaire, qu’au 13 octobre 2023 l’information que des bébés ont été égorgés « est une question effectivement controversée » mais, dans la même phrase, elle prétend qu’elle « ne pouvait être considérée comme fausse ». C’est contradictoire : si l’information est controversée c’est logiquement qu’on ne sait pas si on doit la considérer comme vraie ou comme fausse.

A contrario de cette affirmation, nous avons extrait dans notre plainte du 20 décembre 2023 quelques éléments majeurs – parmi la foultitude d’éléments consacrés à ces « bébés égorgés » diffusés depuis le 10 octobre dans les médias, dans la presse indépendante et sur les réseaux sociaux, vus des millions de fois – qui démontrent qu’on était sérieusement fondé, le 13 octobre, à supposer que cette information était fausse. C’est d’ailleurs parce que nous en étions personnellement déjà convaincus que nous avons engagé le processus de cette plainte-ci à l’AIEP. On ne reviendra donc pas là-dessus sauf pour constater que la SSR ne discute pas ces éléments de preuve et rappeler qu’on sait maintenant avec certitude que l’information n’était pas véridique.

[*Alors que cette information des « bébés égorgés » faisait un buzz, l’exigence de diligence aurait voulu que la RTS effectue avec soin les recherches nécessaires et procède aux vérifications qui s’imposent. Et ce, d’autant plus que le reproche fallacieux d’avoir égorgé des bébés fait de ses auteurs des monstres.*]

{{{**Format }}}

On se serait réjoui aussi si le format de l’interview avait été choisi avec diligence et que les risques encourus avaient été évalués. En l’espèce, il était prévisible que le 13 octobre, soit 6 jours après l’attaque et le début de la guerre et 3 jours après la visite de presse du kibboutz Kfar Aza, Madame Horvilleur soit extrêmement troublée.

Face à la surprise et à la violence de l’attaque, à l’indiscrimination et au nombre des victimes, elle ne pouvait qu’être ébranlée. De plus, comme elle l’a expliqué ailleurs par la suite, le choc de l’effondrement soudain et sans équivoque de la foi en l’efficacité de l’organisation sécuritaire israélienne et le réveil brutal de la peur ancestrale d’un peuple qui a trop longtemps souffert d’antisémitisme, ne pouvaient qu’être traumatiques.

Dans ces conditions,[* le choix d’un format réalisé « dans les conditions du direct » comportait des risques particuliers, qui se sont de fait réalisés puisque Madame Horvilleur a tenu, au 19h30 du 13 octobre, des propos partiaux et inexacts qui n’ont pas été corrigés.*]

Nous nous inscrivons en faux contre l’argument selon lequel le « presque direct » empêchait la rectification d’une information fausse. La RTS aurait dû s’assurer que la journaliste maitrisait suffisamment le sujet pour cadrer une interview évidemment difficile et qu’elle était préparée à apporter des correctifs.

La RTS ne devrait pas se décharger de sa responsabilité journalistique au motif de la fiabilité présumée de son interlocutrice.

{{{**Du respect des droits fondamentaux (art. 4 al. 1 LRTV) }}}

[*i. Interdiction de contribuer à la haine raciale*]

Présenter le Hamas comme étant en dehors de notre humanité commune, en se basant sur des faits erronés, comme l’a fait Madame Horvilleur au TJ du 13 octobre 2023, contribue à la discrimination des Palestiniens.

[*ii. Ne pas faire l’apologie de la violence ni la banaliser*]

Si l’AIEP, par sa décision b.479 du 5 décembre 2003, a considéré que des « images violentes sont nécessaires pour documenter et illustrer au mieux des faits et des événements liés à des conflits ». Il va de soi qu’on n’est pas dans ce cas de figure avec l’évocation fausse de l’image violente des « bébés égorgés ». En revanche, « les représentations violentes deviennent illicites lorsqu’aucun besoin d’information (…) n’en justifie la diffusion » (MASMEJEAN/COTTIER/CAPT, Loi sur la radio-télévision, Berne (Stämpfli) 2014, Art.4, N 25). Dans le cas qui nous concerne, nous considérons que le fait d’évoquer par la parole des « bébés égorgés » entre dans cette catégorie d’illicéité.

{{{**CONCLUSIONS }}}

Au vu des faits exposés ci-dessus, nous concluons que l’émission contestée viole les dispositions de l’art. 4 LRTV al. 1 et 2. En conséquence, nous invitons l’Autorité indépendante d’examen des plaintes en matière de radio-télévision à :

-* admettre notre plainte datée du 20 décembre 2023 et déposée le 18 janvier 2024,
-* ordonner la correction publique des informations erronées,
-* ordonner qu’une contre interview nous soit accordée.

En vous souhaitant bonne réception de la présente, nous vous prions de croire, Madame la Présidente, Mesdames les Juges et Messieurs les Juges, à l’assurance de notre parfaite considération.

Delphine Bordier