Chères et chers ami-e-s,
Nous avons appris que notre collègue Idris, travaillant pour le secteur media et faisant partie de [notre groupe->https://www.asro1918.org/spip.php?article208], a reçu hier une menace de licenciement à effet quasi immédiat et a été libéré de son obligation de travailler en raison d’un post publié sur son compte privé Facebook. Deux membres auraient démissionné à cause de ce post. Le CD l’accuse aussi d’antisémitisme, de complotisme, entre autres.
L’heure est grave. On sait que la situation en Palestine est un sujet clivant, mais au lieu d’ouvrir la discussion, dans le respect des positions de chacun, comme nous l’avons déjà demandé, la direction de Syndicom menace un de ses collaborateurs, par ailleurs très apprécié de tous, pour un post publié sur son compte privé !
C’est scandaleux ! La liberté d’expression est un droit fondamental. On peut être d’accord ou non avec le contenu du post, mais on ne peut pas accepter une telle répression de la part de notre syndicat !
Un projet de lettre de soutien à Idris et contre son licenciement, est en train d’être rédigé.
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[*le commentaire appuyé par la photographie d’une banderole*]
[
Silence is complicity !
parce qu’ils sont racistes ? Ou croient-ils aux mensonges israéliens sur les viols systématiques du 7 octobre, que les médias traditionnels ont répandus sans contrôle ? Ne croyez pas Israël et les médias de droite. L’antisionisme n’est pas de l’antisémitisme, le Hamas est de la résistance, pas du terrorisme.
Le silence est complicité !
| mainstream | grand public |
| feminists ! | féministes ! |
| why won’t u | pourquoi |
| march for | ne marches-tu pas |
| palestinian | pour les femmes |
| women ?| palestiniennes ? |
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[/A l’attention du Comité directeur
Matteo Antonini, président
Stephanie Vonarburg, vice-présidente,
responsable du secteur Médias
Daniel Hügli, responsable du secteur TIC,
Patrizia Mordini, responsable de l’Egalité,
Manuel Wyss, resp. du secteur Logistique
Copie aux membres du Comité de la branche presse/]
13 juin 2024
Chers et chères camarades du Comité directeur,
Militant·es de Syndicom, nous exprimons notre consternation et notre opposition à la procédure disciplinaire dont fait l’objet notre camarade Idris Djelid.
Nous avons appris qu’Idris Djelid s’est vu signifier oralement, le 11 juin, son licenciement et sa libération immédiate de l’obligation de travailler, cela sans même passer par un avertissement. Nous osons espérer que ce licenciement n’a pas été transmis officiellement. Cette mesure est totalement disproportionnée, et inacceptable de la part d’un syndicat.
Par cette lettre, nous apportons notre plein soutien à notre camarade, par ailleurs apprécié de ses collègues de travail, et demandons l’annulation des mesures prises à son encontre.
Son post Facebook du 13 avril dernier, qui est en cause, a été fait sur un réseau privé, hors cadre professionnel. On peut désapprouver le contenu, la forme «coup de gueule» du propos. Ce post ne légitime en rien toutes les violences sexuelles et tous les crimes de guerre, d’où qu’ils viennent, auxquels les signataires de cette lettre sont bien évidemment opposés. De plus, il est un fait indéniable: la liberté d’expression est un droit fondamental en démocratie.
Cette affaire met en évidence un double standard problématique. D’une part une sanction extrêmement sévère et inadmissible à l’encontre d’Idris Djelid, d’autre part le positionnement très insatisfaisant de Syndicom face à la guerre d’extermination qui se déroule depuis huit mois à Gaza.
Le «post» de notre camarade Idris Djelid ne nous semble pas être le problème, mais le symptôme d’une colère et d’une révolte face à un aveuglement dramatique dans nos démocraties, où les voix critiques contre l’impérialisme, la colonisation, l’apartheid et le génocide peinent à se faire entendre.
Le respect des opinions de chacune et chacun est à la base de la démocratie, dans le syndicat aussi. Nous demandons que Syndicom ouvre enfin le débat sur le massacre qui se déroule à Gaza, ses implications et ses causes systémiques. Nous avons déjà sollicité notre organisation pour qu’une discussion s’ouvre sur la question de la Palestine, notamment avec une table ronde. Il est temps de le faire!
Nous attendons de notre organisation syndicale qu’elle défende le droit à l’autodétermination des peuples, appelle au respect de l’intégrité des populations civiles, s’oppose au statu quo colonial, à l’exploitation et à la répression des travailleurs et travailleuses de Palestine.
Nous attendons également qu’elle respecte les droits d’Idris Djelid.
Nous demandons expressément au Comité directeur de renoncer à toutes sanctions visant Idris Djelid et à annuler immédiatement son licenciement, si celui-ci était effectif.
Dans l’attente d’une réponse rapide et favorable à notre demande, nous vous adressons nos meilleures salutations,
{Roderic Mounir, journaliste, membre Syndicom, Genève
Laura Drompt, journaliste, membre Syndicom, Genève
Sylviane Herranz, journaliste, membre Syndicom, Montreux
Dominique Hartmann, journaliste, membre Syndicom, Genève
Marco Casagrande, secteur Logistique, membre Syndicom, Neuchâtel
Chloé Veuthey, journaliste, membre Syndicom, Champéry
Jérôme Béguin, journaliste, membre Syndicom, Genève
Jean-Pierre Bodrito, Industrie graphique, membre Syndicom, Sion
Kassem Al Baridi, GI Migration Syndicom, Bienne
Fatima Lee, GI Migration Syndicom, Zurich
Mathieu Loewer, journaliste, membre Syndicom, Romanel-sur-Lausanne
Benito Perez, journaliste, membre du comité de la branche Presse, Vernier
Claude Reymond, membre Syndicom, ancien secrétaire de la CGAS, Genève}