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(mise en ligne le 18-12-2022)
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[*BIOGRAPHIE de Franz Joseph ZIMMERMANN*]
né le 19 février 1927 à Münich (Allemagne). Son père était artiste-peintre, il a été blessé pendant la 1ère guerre mondiale et est décédé le lendemain de sa naissance. Sa mère s’est remariée et a eu encore deux enfants. Franz a eu une enfance heureuse, il était très proche de sa demi-sœur Senta plus âgée que lui.
En 1941, à l’âge de 14 ans, il a commencé un apprentissage de carto-lithographe qu’il a terminé en 1944. Il a ensuite immédiatement été enrôlé dans la Wehrmarcht et a donc servi au front et assisté à certaines actions qui l’ont beaucoup marqué, les derniers mois de la 2ème guerre mondiale. À la fin de la guerre, alors qu’il était avec son régiment, leur train a été bombardé par les alliés et il s’est échappé. Il a alors été considéré comme déserteur et a failli être fusillé. Un de ses frères a été capturé en Russie. Cette période particulièrement dure apparaît dans quelques-unes de ses créations, le plus souvent de manière sombre voire macabre (comme ci-contre), mais parfois plus ironique.
A la fin de la guerre, il retrouve sa famille et découvre sa ville de Münich dévastée et occupée. Il se souvient de cette période comme la plus triste de sa vie. Il reprend ses études en 1946 à la Kunstakadémie de Münich. Après deux ans de Beaux-Arts, il rejoint sa demi-sœur Senta à Genève. Il bénéficie alors d’une bourse qui lui permet de terminer ses études aux Beaux-Arts de Genève. En 1953, il obtient le certificat de fin d’études avec la mention très bien et, en 1955, le diplôme fédéral des Beaux-Arts.
Il est également récompensé par plusieurs prix :
• En 1952, le prix Adolphe NEUMAN-Genève pour s’être « particulièrement distingué par ses dons et son travail ».
• En 1953, le prix HOLZER-Genève attribué par le jury de l’école.
• En 1953, le premier prix au concours P. CAILLER-Genève.
En 1956, ZIM fait plusieurs voyages d’études en Provence, en Italie, en Espagne (ci-contre la Costa Brava), en Hollande, ramenant chaque fois des croquis, des carnets de voyage ou des peintures plus abouties. Puis il rentre à Genève pour aider sa demi-sœur qui est au chômage. Il va alors travailler à temps partiel comme photo-lithographe pour l’imprimerie ROTO-SADAG, division d’arts graphiques de la Tribune de Genève, de 1956 à 1992. Il manie notamment la plus grande caméra de Suisse romande et produit des sélections de couleurs d’un grand niveau de qualité permettant la reproduction d’ouvrages d’art de renommées mondiales. Il habite toujours avec Senta, et loue des ateliers d’abord en ville, puis au Lignon. Il considère que cette époque est la plus belle de sa vie.
En 1960, ZIM suit la formation de l’Académie internationale d’été à Salzburg, appelée aussi l’École du regard d’Oskar KOKOSCHKA. Il expose ses créations, particulièrement en Suisse romande et en Allemagne. Il réalise également diverses commandes, pour des particuliers ou des collectivités. Très éclectique, son hypersensibilité est une grande source de créativité, qu’il exprime à travers ses choix de couleurs, souvent dans les palettes de bleus, ainsi que par ses thèmes de prédilection : des lieux citadins familiers notamment à Genève, mais aussi la pleine nature sauvage en montagne ; des scènes de vie entre différentes personnes et groupes, mais aussi la solitude dans la nature ou la foule ; des nus féminins comme masculins, mais également des peintres en train de croquer ces nus ; des chevaux entravés comme en liberté ; des animaux du zoo ou du cirque, ou domestiqués, ou en pleine liberté ; etc…
Sur des supports variés (papier, carton, pavatex, toile, …) ZIM utilise des techniques très diversifiées : huile, aquarelle, fusain, feutre, néocolor, collage, lithographie, … Ses créations sont pleines de poésie et de chaleur. Certaines sont plus proches du réalisme, mais d’autres plus de l’impressionnisme (il admirait les œuvres de van Gogh), ou de l’expressionnisme après sa formation avec Oskar Kokoschka.
Dans les années 1990, il fait plusieurs séjours en Valais ou sur le Môle pour peindre les montagnes, les torrents, la nature plus sauvage, mais aussi les vieux villages de mazots et de raccards en bois ou en pierres, et parfois ses habitant-e-s.
D’ordinaire affable, doux, généreux, discret, ZIM subit malheureusement aussi les revers de son hyper-sensibilité en se refermant sur lui-même quand il y a trop d’agitation autour de lui, trop de tensions. Son manque de confiance en lui le rend vulnérable aux jugements d’autrui, et il se cloître parfois dans son atelier, refusant d’ouvrir sa porte même à ses amis. C’est ainsi qu’il garde dans son atelier la plupart de ses créations, refusant de les montrer et parfois même d’honorer des commandes auxquelles il s’est attaché en les peignant.
En 1998, il est sujet à des vertiges et doit être traité contre la maladie de Parkinson. Contraint au fauteuil roulant, il sera hospitalisé plusieurs mois à l’Hôpital de Loëx où il continuera de peindre, particulièrement les autres patients autour de lui, exprimant bien les sentiments de solitude et de déprime qui l’habitent dans cette période. Sa santé s’étant améliorée, il pourra rentrer chez lui sans fauteuil roulant, mais en 1999, Senta décède et il se retrouve seul dans l’appartement. Suite à plusieurs chutes, il entre à la Maison de Vessy en 2002. Il reste là aussi très solitaire, participant peu à la vie collective, mais prenant plaisir à se promener dans la nature, lire des livres et regarder ses tableaux personnels.
Il décède le 5 décembre 2005 à la Maison de Vessy.
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