Edito
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Les médias sont en train de payer un lourd tribu à l’avidité de grands groupes d’édition à la recherche de capitaux. Avec l’arrêt de la diffusion de certains journaux, ainsi que les rédactions communes voulues par les éditeurs, notre liberté de la presse est en train de fondre et nul besoin de rap- peler que sans liberté d’expression, la démocratie est en réel danger. Sans parler de tous les licenciements engendrés par cette politique de profit à court terme. Ces édi- teurs charognards ne laissent qu’un seul choix à notre syndicat: négocier un plan social le plus favorable possible à leurs intérêts !
Chez Swisscom, on incite les collaborateurs à faire du dépannage sur un portail baptisé Friends, et bien sûr rémunéré
comme chez Uber. Chez les autres opérateurs de téléphonie, le travail sur appel est monnaie courante et les droits des salariés bafoués à qui mieux mieux…
Porteuse d’espoir, une grande manifestation pour l’équité a rassemblé 20 000 personnes à Berne (photos de Demir Sönmez en page II). Il est fondamental de se rappeler que les droits de tous les humains doivent être égaux et surtout, respectés.
Notre section syndicale s’est alliée à l’initiative cantonale pour un salaire horaire minimum de 23 francs pour tout salarié. Nous ne savons pas encore à quelle date les citoyens devront se prononcer, mais il est évident que le oui est l’un des moyens de se préserver de la future précarité qui attend le plus grand nombre d’entre nous avec les projets de numérisation et digitalisation. Un ouvrier sans moyens financiers ne pourra plus consommer, alors les entreprises seront empêchées de produire, et ne fourniront plus d’emplois. Il nous faudra alors revenir au troc.
Nos grands-parents ont fait la grève en Suisse, en 1918, pour protester contre le manque de nourriture, et leurs très dures conditions de travail. Ils n’avaient pas Internet, pas de réseaux sociaux, mais de la détermination. Grâce à ces militants, nous avons connu de grandes avancées sociales.
A l’heure actuelle, chacun de nous a un immense pouvoir: le click de souris qui peut changer les choses. Il est temps de s’en servir à bon escient, de se rappeler quotidiennement que seul on ne peut rien, mais ensemble on peut faire de grandes choses. Et de s’affilier à un syndicat qui représente la cause commune.
Odile Gainon, présidente de la section syndicom Genève